Nouvel échouage massif à Cilaos : 600 pétrels pris en charge en quatre nuits
Rédigé par Valeska Boyer
"Une véritable hécatombe". C'est de cette façon que la Société d'Études Ornithologiques de La Réunion (Seor) décrit la situation des pétrels de Barau à Cilaos sur ses réseaux sociaux. Dans la nuit du 17 au 18 avril, plus d'une soixantaine de jeunes pétrels se sont échoués sur la commune de Cilaos, portant à 600 le nombre total d'oiseaux pris en charge en seulement quatre nuits.
Selon Léo Chevillon, chargé de mission oiseaux marins et pollution lumineuse, "il est nécessaire d'éteindre les éclairages de la ville. Publics comme privés". Puisque ces dernières nuits, il est arrivé que seuls les éclairages privés soient allumés. Une autre nuit, seul le stade municipal était éclairé. Une autre, les éclairages publics uniquement étaient actifs. A chaque fois, de nombreux échouages ont été enregistrés entre dimanche et mardi soir.
Pour rappel, le 14 avril dernier, 281 oiseaux échouaient en une soirée sur cette même commune. Suite à cet incident, 7 oiseaux sont morts, une centaine ont été transférés au centre de soin de la SEOR à Saint-André et 174, en bonne santé, ont pu être relâchés le 16 avril au Bassin 18.
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De son côté, la Seor affirme que la mairie de Cilaos refuse toujours d'éteindre les éclairages publics, alors même que ceux-ci sont identifiés comme une des causes de ces échouages massifs : "Le maire met en cause les éclairages privés, à l'instar de ceux de la paroisse ou du Sdis", précise Léo Chevillon. "C'est tout un ensemble. Les éclairages publics comme privés sont impactants. Particulièrement à Cilaos qui est la zone la plus sensible de l'île puisqu'elle se situe au pied des colonies". Une situation alarmante qui met en péril la survie de ces oiseaux emblématiques de La Réunion, classés "en danger d'extinction".
Face à cette situation, la Seor continue de plaider pour une action urgente afin de protéger les jeunes pétrels de Barau. "Depuis lundi nous sommes en contact avec les services de la mairie via la Deal", explique Léo Chevillon. "Le préfet en personne a appelé le maire pour lui demander d'éteindre les éclairages publics mais celui-ci refuse catégoriquement". Selon la Seor, le maire de Cilaos, Jacques Técher préfèrerait protéger ses arrières : "Il nous a expliqué que si un habitant chute alors que les lumières sont éteintes, sa responsabilité en temps que maire sera engagée. Une situation qu'il ne souhaite pas risquer. Aussi, il assure que les lampadaires de la ville sont tout neufs. Mais cela ne les rend pas moins dangereux pour les pétrels". Pour la Seor, ces explications ne justifient pas la mise en danger et l'échouage de centaines d'espèces protégées par la loi.
Ce jeudi, nous avons tenté de joindre la mairie de Cilaos afin de savoir si une solution avait été trouvée pour réduire la pollution lumineuse de la commune. Nous n'avons, pour le moment, pas réussi à obtenir de réponse.
Si vous trouvez un pétrel échoué, contactez la SEOR au 02 62 20 46 65 pour assurer sa prise en charge et sa survie.