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L'appel du pied aux professionnels pour déployer le bonus réparation

CONSOMMATION. Lancé il y a un peu plus d'un an, le bonus réparation peine encore à se déployer à La Réunion. La faute au manque de professionnels labellisés. Un sésame obligatoire pour faire bénéficier aux consommateurs réunionnais du bonus sur leur facture de réparation. Le SICR lance un appel aux entreprises locales pour accélerer les labellisations.


Auteur de l'article : L'appel du pied aux professionnels pour déployer le bonus réparation
Rédigé par Clicanoo

Le bonus réparation est prévu par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) et a été déployé sur tout le territoire depuis le mois de décembre 2022. "Il s'agit d'un montant déduit directement de votre facture (votre produit doit avoir été réparé chez un réparateur labellisé). L'objectif : lutter contre l'obsolescence programmée et inciter les Français à avoir une consommation écologiquement responsable", explique le ministère de la Transition écologique. Récemment, ce bonus a même été augmenté au 1er janvier. Quelques exemples : 60 euros sur la réparation d'une télé, 50 euros pour un lave-linge, lave-vaisselle ou sèche-linge et 40 euros pour réparer un aspirateur.
Mais, à La Réunion, difficile de trouver un professionnel labellisé pour espérer toucher un bonus sur la réparation de votre appareil défectueux. Les chiffres ne trompent pas. Sur 7 filières REP (Responsabilité Élargie du Producteur) qui disposent de fonds de réparation, seuls deux sont opérationnels pour le moment. "Il y a 10 réparateurs sur la filière des équipements électriques et électroniques, 2 pour la filière textile. Il reste encore beaucoup de travail à faire", concède Philippe-Alexandre Rebboah, président du SICR. "Nous devons étendre le maillage sur le territoire et permettre aux Réunionnais d'accéder à ces fonds de réparation", poursuit-il.

"Le meilleur déchet est celui qui n'est pas produit"

En cette période de forte inflation, la mise en place étendue du bonus réparation permettrait aux Réunionnais de faire quelques économies. Ce bonus est un dispositif dont le financement repose entièrement sur les contributions versées par les producteurs aux éco-organismes agréés par l'État. Il a été mis en place pour encourager les consommateurs à faire réparer leurs appareils électriques ou électroniques plutôt que de les remplacer. Une stratégie qui s'inscrit pleinement dans le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets (PRPGD) porté par la Région. "Il est nécessaire de rappeler que le meilleur déchet est celui qui n'est pas produit. En matière de prévention des déchets, en cohérence avec le code de l'environnement, le PRPGD prévoit une réduction de 15 % des déchets ménagers et assimilés en 2030 par rapport à 2010", rappelle le conseiller régional Fabrice Hoarau.
Mais ce dernier pointe du doigt un autre problème. Si la volonté est à la réduction des déchets, encore faudrait-il connaître le "gisement de départ", c'est-à-dire le nombre d'intrants sur le territoire chaque année. "On nous oppose le secret douanier. Il est difficile de quantifier l'amélioration de collecte et de traitement des déchets chaque année sans en connaître le point de départ", souligne-t-il.
À ses côtés, Dominique Lebon, dirigeant d'I-Shop, estime que 200 à 300 000 téléphones entrent chaque année à La Réunion. En proposant le bonus réparation sur ce type d'appareil - 25 euros d'aide à la réparation pour la batterie, le microphone, le haut-parleur, la lentille photo et désormais éligibles à la "casse accidentelle" -, il met en avant cette aide sur les dépenses de réparation pour prolonger leur durée de vie.

De nouveaux opérateurs labellisés dans les prochains mois

Reste à convaincre les entreprises locales à se labelliser QualiRépar pour déployer le bonus réparation à l'ensemble des filières concernées. Une labellisation qui a un coût - certes minime - mais qui doit se faire sur trois mois en moyenne. D'où cet appel du pied aux professionnels du secteur lancé par le SICR et l'Ademe. "La mesure a pris plus de temps dans ces modalités opérationnelles pour déployer les fonds sur le territoire. Cela commence à s'accélérer et devrait aboutir dans les prochains mois", promet Roselyne Boucheron, référente entreprise et économie circulaire à l'Ademe. Car, même au niveau national, la mesure peine à séduire et devenir un réflexe chez les consommateurs. En 2023, seulement 1,2 million d'euros ont été dépensés sur les 63 millions budgétisés par le gouvernement. À La Réunion, il n'y a pas encore de statistiques sur le volume de produits réparés et les montants engagés.


Julien Delarue
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