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Assises : Accusé de tentative d’assassinat, le lycéen de retour dans le box

ASSISES. Après un renvoi en février dernier, le procès en appel de Djayan Soubaya, 22 ans, s’ouvre aujourd’hui devant la cour d’assises. Acquitté en novembre 2022 de la tentative d’assassinat sur une camarade de lycée à Sainte-Marie, il avait écopé de sept ans de prison pour violences avec armes.


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Rédigé par Clicanoo

Il aurait dû être rejugé en février dernier, mais un problème procédural avait contraint la cour à renvoyer l’affaire. Djayan Soubaya, 22 ans, comparait à partir d’aujourd’hui devant les assises de La Réunion sur appel du parquet, non-satisfait de la condamnation du jeune homme en novembre 2022 à sept ans de prison pour violences avec armes préméditées. Car c’est pour des faits de tentative d’assassinat que l’accusé était initialement renvoyé devant la juridiction criminelle, avant de bénéficier à l’audience d’une requalification des faits plaidée par sa défense.

En mai 2019, le Sainte-Marien de 18 ans, scolarisé en terminale au lycée du Verger, avait entraîné une camarade de classe dans un entrepôt désaffecté de Bois-Madame, soi-disant pour lui faire "une surprise." En réalité, Djayan Soubaya avait préalablement réalisé un véritable repérage des lieux, dissimulant sur place divers objets laissant entrevoir de noirs desseins : une paire de menottes, du sparadrap, un tuyau d'aspirateur en guise de matraque ou encore un couteau à pain... Dans son sac à dos, le jeune homme a même prévu une bouteille d'eau et des vêtements pour se changer une fois son forfait accompli.

"La violer, pas la tuer"

Une fois sur place, à l’abri des regards, il demande à sa camarade de lui tourner le dos et "de fermer les yeux". Il se jette alors sur elle pour la frapper avec le tuyau en métal. "Moins de dix fois", dira-t-il aux gendarmes. Il vise la tête à plusieurs reprises. Elle résiste en dépit de ses blessures. Il lâche sa matraque pour la projeter contre un mur. Une fois au sol, il lui cogne la tête, la frappe au front avec son couteau puis l'étrangle jusqu'à la faire suffoquer. Au point de lui laisser la marque de ses doigts sur son cou. Dans un dernier souffle, la jeune fille a la présence d'esprit de trouver les mots justes qui lui font lâcher prise. L'intention première de Djayan Soubaya, selon ses déclarations, était d'assommer sa proie pour la violer. "Il ne voulait pas la tuer mais qu'elle soit inconsciente pour qu'il puisse passer à l'acte sexuel", avait noté les enquêteurs, pointant le profil "très inquiétant" du suspect.

À son premier procès, Djayan Soubaya a continué de soutenir n'avoir jamais eu l'intention de tuer sa camarade de classe. "J'ai dit que j'ai voulu la violer pas la tuer." Quand à savoir ce qu'il aurait fait une fois le viol accompli, il a éludé : "J'étais trop focalisé sur l'envie de réaliser mon fantasme et je n'ai pas réfléchi à l'après..." Comme s'il avait gardé le contrôle de lui-même, il a affirmé encore avoir mis un terme aux violences de son propre chef. "J'ai pris la décision de m'arrêter quand je l'ai étranglée par terre."

Comme en première instance, Djayan Soubaya sera assisté de Mes Marie Briot et Jean-Pierre Gauthier, qui tenteront une nouvelle fois de convaincre la cour d’écarter la qualification de tentative d’assassinat, pour laquelle l’avocat général avait requis vingt ans de réclusion. Un verdict est attendu mercredi.

S. G. avec E. L.


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