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Le message américain


Auteur de l'article : Le message américain
Rédigé par Patrick Planchenault

S’il n’est pas certain que ce vote du samedi 20 avril de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, change le cours de la guerre en Ukraine, les États-Unis sauvent la face. Et sans doute aussi leur honneur. En débloquant une énorme enveloppe de 61 milliards de dollars (57 milliards d’euros), - l’équivalent de celle accordée par les Européens - la Chambre basse du Congrès offre en effet un renfort de poids, en même temps qu’un nouveau répit à l’Ukraine, qui, depuis deux ans, croule sous les bombes. Sachant que l’objectif précisément de cette aide américaine est de permettre à l’armée ukrainienne de mieux résister à l’invasion des troupes russes qui continuent de grignoter du terrain dans l’est du pays. En cause, un rapport de forces déséquilibré entre les deux armées, ne serait-ce qu’en termes de munitions, en chute de moitié depuis le début de la guerre. C’est bien simple, à ce jour, l’armée de Poutine tire cinq fois plus d’obus que celle de Zelensky. Lequel président ukrainien n’a donc pas manqué de saluer cette décision du Congrès, bien qu’obtenue au forceps, après des mois de tractations et de tensions entre le locataire de la Maison Blanche, Joe Biden et les Républicains. Des tergiversations qui ont fait perdre un temps précieux aux forces ukrainiennes, jusqu’à entamer le moral des troupes. C’est dire si tout cet argent, destiné en partie à l’achat d’armes et de munitions, doit redonner un peu espoir à une armée et une population qui souffrent et ont besoin d’avoir, de l’International, des preuves de soutien et, surtout, qu’on ne les oublie pas, au profit d’autres conflits, éclatés ailleurs dans le monde. Parce qu’ici, en Ukraine, la guerre sera longue.  

Cette "loi d’aide vitale adoptée par la Chambre des représentants empêchera la guerre de se propager, sauvera des milliers et des milliers de vies et aidera nos deux nations à devenir plus fortes" s’est empressé d’écrire sur X, ce week-end, Volodymyr Zelenski. Se disant "reconnaissant" envers les élus américains. Pendant que Joe Biden, après avoir fait un lobbying intense auprès des élus du Congrès, évoquait, de son côté, une "aide cruciale" à l’Ukraine au "rendez-vous de l’Histoire." Grâce à ce "vote en conscience" des membres de la Chambre des représentants, convoqués samedi dernier par le "speaker" républicain et conservateur trumpiste, Mike Johnson, pour qui la guerre en Ukraine ne pouvait donner lieu plus longtemps à "un jeu de calculs politiques" indécents. Une question d’honneur, là encore, pour le pays de l’Oncle Sam, et l’opportunité de s’ériger, une nouvelle fois, en premier défenseur d’un monde libre, face à ce nouvel "axe du mal", que forment la Russie, la Chine et l’Iran, sévissant aujourd’hui en Ukraine, mais aussi au Moyen-Orient et jusqu’en Asie.

Et puis, à sept mois de la présidentielle américaine, où l’hypothèse d’un retour aux affaires de l’imprévisible Donald Trump n’est pas à exclure, le vote - et son message- du Congrès, samedi 20 avril 2024, est lourd de sens : l’Amérique ne lâchera pas l’Ukraine. À bon entendeur…


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