19 mars 2010

Clicanoo

Régionales : La dynamique en faveur de Didier Robert

Le député-maire du Tampon est crédité en moyenne de 45% des intentions de vote au second tour contre 34% pour Paul Vergès et 21% pour le PS selon un sondage réalisé par Ipsos entre les 16 et 18 mars, juste avant les deux débats télévisés.

“La victoire a changé de camp”. Depuis lundi, Didier Robert martèle sur le terrain et dans les médias le même message, convaincu que l’électorat est prêt à basculer et à tourner la page Paul Vergès. Le sondage réalisé par Ipsos pour le “Journal de l’île” entre les 16 et 18 mars, c’est-à-dire à cinq jours du second tour, devrait conforter le chef de file de la droite dans ses convictions. A ce stade de la campagne, le député-maire du Tampon recueillerait 45% des suffrages, Paul Vergès 34% et Michel Vergoz 21%. Ces chiffres constituent des hypothèses moyennes. Comme pour toute enquête d’opinion, ils doivent être maniés avec la plus grande précaution. Ipsos ayant travaillé sur un échantillon de 765 personnes, la marge d’erreur est de 3 à 4 points dans ce type de configuration statistique.

“Le rapport de force s’est inversé”

Si l’on regarde les intervalles (voir notre tableau), on constate que les intentions de vote attribuées à l’Alliance oscillent entre 30 et 38% et celles dont peut se prévaloir Didier Robert varient entre 41 et 49%. Arithmétiquement, rien n’exclut donc que l’écart entre ces deux candidats puisse considérablement se réduire d’ici dimanche soir. Pour l’heure, seul le Parti socialiste semble définitivement décroché dans les intentions de vote en dépit du soutien apporté par Europe Ecologie. Politiquement, cette nouvelle photo de l’électorat prise par Ipsos illustre néanmoins un réelle possibilié de victoire de la droite, un événement en soi quand on sait que la gauche avec toutes ses composantes est largement majoritaire à la Réunion. “Le rapport de force s’est inversé à la faveur d’une triangulaire, note tout simplement Philippe Fabing, directeur des études politiques à Ipsos. Aux yeux d’une partie des électeurs, tout apparaît désormais possible compte tenu des résultats du premier tour”.

Provoquer un électrochoc

Cette dynamique électorale en faveur de Didier Robert s’articule autour de deux axes. Il y a d’abord les abstentionnistes. Sur le papier le réservoir de voix que représentent ces électeurs profite autant au député-maire du Tampon qu’à son adversaire, ce qui était loin d’être acquis dimanche dernier. 41% de ceux qui n’ont pas voté au premier tour et envisagent de le faire au second rallient le camp de la droite. A titre de comparaison, Paul Vergès attire 38% de ces nouveaux votants et le PS 24%. Audible chez les abstentionnistes, Didier Robert a été également très habile au moment de remanier sa liste. Alors qu’à droite le transfert de voix s’opère de façon presque implacable en dépit des luttes intestines, à gauche il bute sur de nombreux obstacles. 10% seulement des sympathisants socialistes sont prêts à voter utile et un tiers des électeurs d’André Thien-Ah-Koon se reporte au second tour sur la candidature de Paul Vergès (lire ci-contre). Alors que peut-il se passer dimanche ? Paul Vergès et sa majorité peuvent-ils perdre la Région ? Il est évidemment prématuré de spéculer sur une telle hypothèse même si ce sondage montre que Didier Robert a considérablement élargi sa base électorale. S’il veut définitivement l’emporter, le député-maire du Tampon devra continuer à mobiliser ses troupes et convaincre ces électeurs (12% selon Ipsos) qui n’ont pas encore exprimé d’intentions de vote sur une liste. Il devra aussi persuader ces 22% d’hésitants certains d’aller voter mais dont le choix n’est pas encore définitif. Pour Paul Vergès, l’équation est la même. A ceci près que depuis dimanche soir il ne part plus en position de favori dans la bataille. S’il ne veut pas perdre, le président sortant devra provoquer un électrochoc au sein de son camp et démontrer que seule une mobilisation sans précédent de ses partisans peut lui permettre d’inverser une tendance de moins en moins favorable. Complètement effacé lors du premier débat organisé mercredi par Antenne Réunion, le président de la Région a repris la main hier soir sur Télé Réunion. Démontrant clairement à son adversaire direct qu’il avait un bilan et un programme. C’est en adoptant ce type de posture résolument offensive que le leader de l’Alliance peut espérer réveiller ses militants. Et semer le doute dans ceux de ses adversaires

Didier Robert choisit la Région C’était l’une des grosses inconnues de ces régionales : Didier Robert, s’il est élu, siègera bien à la présidence de la Région. Il l’a annoncé hier dans les dernières secondes du débat organisé par RFO. Etait-ce prévu ou bien y a-t-il été poussé par la déclaration de Michel Vergoz survenue quelques instants plus tôt ? Péremptoirement, la tête de liste socialiste annonçait que, en cas de victoire de la droite, Didier Robert cèderait la présidence à Jean-Louis Lagourgue. Désormais, les choses semblent claires : s’il gagnait dimanche, Didier Robert lâcherait la mairie du Tampon où il ne pourrait même plus siéger en tant que conseiller municipal. En revanche, il pourrait conserver son mandat de député.

Le mode d’attribution des sièges

Les sièges seront répartis selon le mode de calcul déjà en vigueur en 2004. Prenons l’exemple selon lequel la liste A obtient 45% des voix ; la liste B obtient 33% ; la liste C obient 22%. La liste A arrivant en tête, elle décroche automatiquement un quart des sièges de l’assemblée (arrondi au chiffre supérieur), soit 12. Les 33 sièges restant sont répartis à la proportionnelle : la liste A obtient 45% de ces 33, soit 15 sièges, auxquels elle ajoute les 12 précédents, soit un total de 27 sièges ; la liste B obtient 33% de ces 33, soit 11 sièges ; la liste C obtient 25% de ces 33, soit 7 sièges.