5 décembre 2023

Clicanoo

Mobilisation des chauffeurs de taxi contre le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale

Cette manifestation nationale, prévue pour le 11 décembre 2023, commencera devant les Caisses Primaires d’Assurance Maladie avant de converger vers les Préfectures de région à travers toute la France. Un mouvement inédit de la part des taxis qui expriment ainsi leur mécontentement et leur inquiétude face à un projet jugé menaçant pour leur profession.

En effet, la mobilisation vise spécifiquement le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), et plus particulièrement son controversé article 30. Celui-ci prévoit d’imposer aux patients transportés par taxis ou Véhicules Sanitaires Légers (VSL) l’obligation de partager leur trajet avec d’autres malades. Cette mesure, initialement présentée comme une initiative bénéfique pour l’environnement et les finances publiques, est perçue par les chauffeurs de taxi comme une manœuvre insidieuse destinée à les évincer progressivement du secteur.

La colère des professionnels du taxi trouve son origine dans ce qu’ils considèrent comme des négociations opaques, menées en coulisse entre les services du ministère de la Santé, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) et les sociétés de transport sanitaire. Selon les représentants de la profession, ces discussions ont totalement exclu les taxis, ne leur laissant aucune possibilité de s’exprimer sur un sujet qui les concerne pourtant au premier chef. « La profession ne peut tolérer ces manœuvres orchestrées en coulisse, sans aucune consultation ni considération envers les taxis », dénonce fermement le communiqué de l’Union Nationale des Taxis (UNT).

Selon les chauffeurs, derrière l’apparente volonté écologique et économique de cette mesure se cache en réalité un objectif moins noble : évincer définitivement les taxis du transport sanitaire. La profession craint que l’imposition du transport partagé aux patients ne soit qu’une étape vers une marginalisation complète des taxis au profit exclusif des VSL, lesquels bénéficieraient d’un soutien financier privilégié de la part de la CNAM.

Les taxis rappellent d’ailleurs que le PLFSS 2018 avait déjà initié une expérimentation similaire avec l’article 51. À leurs yeux, ce projet en gestation depuis plusieurs années représente aujourd’hui une menace concrète et imminente pour leur indépendance économique et leur avenir professionnel.

« Il est clair que la Caisse Nationale d’Assurance Maladie a délibérément choisi de favoriser financièrement une catégorie spécifique de transporteurs, à savoir les VSL, au détriment évident des taxis. Cette orientation stratégique risque d’accentuer dangereusement la précarité d’une profession déjà fortement touchée par diverses crises successives », poursuit le communiqué de l’UNT.

Face à ces enjeux, l’UNT lance un appel solennel à l’ensemble des chauffeurs de taxis pour participer massivement à cette journée nationale d’action du 11 décembre prochain. Selon l’Union, il est impératif que la profession fasse entendre sa voix pour stopper ce projet jugé « funeste » avant qu’il ne devienne réalité. « Il ne s’agit pas simplement de défendre nos emplois, mais bien de garantir le libre choix des patients et la qualité du service qui leur est proposé », précise encore le syndicat.

Les chauffeurs de taxis craignent également une dépendance accrue envers des plateformes numériques de réservation qui pourraient imposer leurs conditions tarifaires et d’organisation aux professionnels du secteur. Une situation qui menacerait leur autonomie économique et leur capacité à exercer leur métier de manière viable et indépendante.

Pour l’UNT, cette première journée d’action n’est donc que le début d’un combat de plus grande ampleur. L’objectif est clair : obtenir du gouvernement et de la CNAM l’abandon pur et simple de ces mesures perçues comme destructrices pour l’ensemble de la profession. À travers cette mobilisation, les taxis souhaitent rappeler leur rôle indispensable dans l’écosystème des transports sanitaires, où ils assurent quotidiennement une mission essentielle auprès des patients, avec professionnalisme et proximité.

Ainsi, le 11 décembre prochain, la mobilisation nationale des taxis prendra la forme d’un signal fort adressé aux pouvoirs publics, afin de préserver leurs droits, leur indépendance professionnelle et l’avenir même d’un secteur vital à la mobilité et au confort des malades partout en France.