Un nouveau couveur pour les éleveurs de volailles
AGRICULTURE. Après un an et demi d'études et de travaux, le couveur de la coopérative Les fermiers du Sud a été inauguré dans le quartier de Jean Petit, à Saint-Joseph. L'outil permet déjà de réaliser 70 000 éclosions hebdomadaires mais peut monter jusqu'à 200 000 en cas de besoin ou de demande.
Rédigé par Clicanoo
Hier matin, il se passait quelque chose du côté du quartier de Jean Petit, à Saint-Joseph. En tout cas, quelque chose qui a semblé suffisamment important aux yeux d'Huguette Bello, présidente de Région, pour qu'elle fasse le déplacement jusque dans le Sud sauvage : fait extrêmement rare pour être souligné. L'événement en question était l'inauguration d'Eclocea, le deuxième couveur de l'île. Ce lieu, dédié à l'éclosion des œufs de poules pour obtenir des poussins, a été financé par la coopérative Les fermiers du Sud, par le groupe Duchemann et Grondin (tous deux dirigés par Cédric Duchemann, également PDG d'Evollys, l'abattoir de volailles situé à L'Étang-Salé, NDLR) et par des banques pour un total de 5,5 millions d'euros et un an et demi de travaux. À sa tête, Jérôme Gonthier, ex-dirigeant de l'Union réunionnaise des coopératives agricoles (Urcoopa) : "Cet outil offre un vrai confort de travail avec des poussins qui sont en bonne santé, s'enthousiasme Jérôme Gonthier. Nous nous sommes installés ici parce que nous avions l'occasion de ce foncier avec un maire (Patrick Lebreton, NDLR), toujours coopératif."
UN OUTIL STRUCTURANT POUR LA FILIÈRE
D'ailleurs ce dernier, lui aussi présent aux côtés d'Huguette Bello, voit en cette structure une véritable reconnaissance "des nombreux éleveurs qui font partie de la coopérative Les fermiers du Sud, originaires de Saint-Joseph. Initialement, nous devions avoir un abattoir du côté de la Zac des Terrass, mais cela aurait mis en difficulté l'abattoir de L'Étang-Salé, donc nous avons joué le patriotisme économique réunionnais. Là, ce couveur permettra de structurer la filière et nous avons le lycée agricole à Saint-Joseph qui apportera de la modernité."
Loin d'être révolutionnaire ni unique, comme le reconnaît volontiers Cédric Duchemann, cette infrastructure n'en était pas moins nécessaire, assure-t-il : "Nous importons beaucoup de poussins de métropole et il fallait sécuriser la production, à la fois sur le plan sanitaire et sur le plan de la ressource. De plus, le couveur nous permettra de maîtriser les coûts et d'ainsi jouer sur le pouvoir d'achat des Réunionnais." Dimensionné pour 200 000 éclosions hebdomadaires, le couveur saint-joséphois répondra, en réalité et prioritairement, aux besoins de la quarantaine d'éleveurs de la coopérative Les fermiers du Sud, soit 70 000 poussins par semaine. Mais, en cas de besoin ou de demande, la production pourra être augmentée. De plus, l'outil a permis la création de quatre emplois.
CORENTIN MIRALLES