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Washington soutiendra l'Ukraine jusqu'à ce que sa sécurité soit "garantie", dit Blinken à Kiev

L'Ukraine, qui est actuellement en proie à une offensive russe dans le nord-est et à des coupures de courant après des frappes sur ses centrales, bénéficiera du soutien de Washington jusqu'à ce que sa sécurité soit "garantie", a promis mardi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, au cours d'une visite surprise à Kiev.


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Rédigé par Clicanoo

"Les Etats-Unis sont à vos côtés depuis le premier jour" et "nous resterons à vos côtés jusqu'à ce que la sécurité, la souveraineté et la capacité de l'Ukraine à choisir sa propre voie soient garanties", a déclaré M. Blinken dans un discours devant des étudiants dans la capitale ukrainienne. 

Arrivé dans la matinée, il a assuré au cours d'une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky que l'aide militaire américaine était "en route".

"Une partie est déjà arrivée, plus arrivera" et "cela fera une réelle différence sur le champ de bataille", a lancé le secrétaire d'Etat américain.

Dans la soirée, la compagnie publique ukrainienne d'électricité Ukrenergo annonçait qu'elle était "obligée de procéder à des coupures d'urgence contrôlées dans toutes les régions", y compris dans la capitale - où 10% des foyers ont dû être déconnectés du réseau -, à la suite du bombardement de centrales et d'une augmentation de la consommation de courant liée à une chute des températures. 

Les forces russes ont effectué ces derniers mois certaines de leurs frappes les plus dévastatrices sur les infrastructures énergétiques en Ukraine, y détruisant des installations-clés.

- "Trop de temps s'écoule" -

Le président Zelensky a quant à lui exhorté les Occidentaux à accélérer les fournitures d'armes qui lui font cruellement défaut face à l'offensive terrestre déclenchée vendredi par Moscou dans le nord-est, après des semaines de bombardements.

"Nous avons besoin d'une accélération notable des livraisons. Trop de temps s'écoule actuellement entre l'annonce des paquets (d'aide) et l'apparition réelle des armes en première ligne", a-t-il déploré mardi soir, après ses entretiens avec M. Blinken.

Le nouvel assaut russe se déroule dans la région de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d'Ukraine, située près de la frontière.

Une frappe y a fait mardi au moins 20 blessés. Une bombe aérienne guidée a touché un immeuble d'habitation, a expliqué à l'AFP le chef de la police de la région, Serguiï Bolvinov. 

L'armée russe a de son côté assuré mardi avoir pénétré "en profondeur dans les défenses" ukrainiennes et a revendiqué la prise d'un nouveau village dans cette zone, près de la ville de Vovtchansk. 

M. Zelensky a insisté sur la nécessité de recevoir plus de moyens de défense antiaérienne, réclamant deux batteries de missiles sol-air Patriot pour la région de Kharkiv.

Trois semaines après le déblocage d'un paquet de 61 milliards de dollars, les Etats-Unis ont dégagé 1,4 milliard de dollars en aide militaire à puiser sur leurs stocks, essentiellement des systèmes antiaériens Patriot et NASAMS qui font cruellement défaut à l'Ukraine, ainsi que des munitions pour l'artillerie.

Mais le flot doit considérablement s'intensifier pour rattraper les mois perdus, d'autant que la Russie a l'initiative sur le terrain, dispose de réserves en hommes et en armements et a mis en place une économie de guerre.

- Situation "critique" -

A Vovtchansk, la plus grande localité visée par l'attaque russe en cours, la situation est "critique", a reconnu mardi le chef de l'administration militaire locale, Tamaz Gambaraсhvili, évoquant des "bombardements constants" et des combats "dans les environs de la ville".

De l'aveu de l'état-major de l'armée ukrainienne, les Russes remportent des "succès tactiques" et une trentaine de villages sont sous le feu de l'ennemi. Quelque 7.000 personnes ont été évacuées.

Cette opération fait craindre une percée russe face à des troupes ukrainiennes manquant de ressources et qui étaient déjà sous forte pression sur les fronts oriental et méridional. 

Le chef de la sécurité nationale ukrainienne, Oleksandr Lytvynenko, a dit à l'AFP que "plus de 30.000" soldats russes attaquaient dans cette zone mais qu'aucune "menace" ne pesait pour l'instant sur Kharkiv, située à une trentaine de kilomètres des combats.

De son côté, le nouveau ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, a déclaré mardi vouloir parvenir à la victoire en Ukraine avec "des pertes humaines minimales".

De nombreux experts militaires observent que l'armée russe a subi de lourdes pertes depuis le début de la guerre, en février 2022, parlant de dizaines de milliers de morts dans ses rangs.


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